Rabbit island retranscription FR/ENG 

➙ Texte en français  

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Au début de juillet 2024, après des négociations avec le Ministère de l’Environnement japonais, un petit lapin nommé Lamp est confié à une personne. 

Gracieux et délicat, à l’image d’une fleur d’orchidée, le lapin présente pourtant un spectacle douloureux : une tumeur, presque aussi volumineuse que sa tête, pend à son oreille. 

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À l’origine, ce lapin vivait sur Okunoshima, également connue sous le nom d’île aux lapins. Des visiteurs, sensibles à la cause animale, l’ont découvert et ont décidé de s’unir pour lui venir en aide. 

Cette île japonaise, devenue une attraction touristique depuis de nombreuses années, illustre malheureusement des réalités bien plus sombres, dont le cas de Lamp-chan n’est qu’un exemple. 

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Les lapins qui vivent à Okunoshima ne sont pas des animaux sauvages. 

Des corbeaux et des sangliers rôdent dans les parages. 

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La nourriture disponible en boutique pour les lapins sur l’île se résume à des granulés de mauvaise qualité. 

L’eau, quant à elle, est souvent souillée. 

Il arrive que certains lapins soient accidentellement piétinés, se retrouvant avec une patte fracturée. 

La prolifération des maladies, combinée au manque de verdure et de plantes comestibles, engendre de sérieux problèmes de santé. 

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Et surtout, ni le gouvernement, ni la préfecture d’Hiroshima, ni les structures humaines présentes sur l’île ne se soucient du sort des lapins. Ces derniers se retrouvent ainsi mutilés, malades et gravement sous-alimentés. 

Dépendants des touristes pour leur survie, ces lapins sont particulièrement vulnérables face aux périodes de pluie, de froid ou aux situations exceptionnelles, comme les fermetures de frontières survenues lors de la pandémie de Covid-19. 

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Cet été, Lamp-chan a pris le ferry pour la première fois et a été hospitalisée. Faute d’équipe vétérinaire sur Okunoshima, les soins qu’elle a reçus ont entièrement reposé sur la solidarité organisée sur Internet, grâce à des personnes comme vous et moi. 

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À la mi-août, sa tumeur massive a été opérée. Bien que la maladie ait peut-être gagné d’autres parties de son corps, en seulement deux mois, la petite lapine est devenue active et joyeuse. Et pour l’instant, c’est tout ce qui compte. 

Puis, une fois sortie de l’hôpital, Lampu-chan a rejoint le foyer de son aidante humaine : celle qui l’a recueillie, sauvée et accompagnée à l’hôpital, malgré les 2 heures de route nécessaires. 

L’histoire de Lampu-chan se termine bien, grâce à une solidarité inter-espèces. 

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Mais cette responsabilité ne devrait pas reposer sur des citoyens non expérimentés, des passionnés au cœur brisé par la situation. Quand le Japon prendra-t-il des mesures concrètes pour améliorer la situation sanitaire de l’île aux lapins ? 

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Peut-on vraiment continuer à soutenir un tel lieu ? Un endroit qui, malgré son apparence mignonne et insolite, n’est pas essentiel à notre survie et ne sert principalement qu’à satisfaire notre divertissement personnel. 

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En réalité, l’île aux lapins est un lieu de dépendance, exploité au service du tourisme et du profit. 

Évoquer les lieux attractifs avec des animaux et y réfléchir constitue un premier pas essentiel vers une meilleure prise en compte des autres individus sentients. Merci pour votre lecture ! 

➙ English text 

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In early July 2024, after negotiations with the Japanese Ministry of the Environment, a small rabbit named Lamp is entrusted to a person. 

Graceful and delicate, like an orchid flower, the rabbit presents a painful sight: a tumor, almost as large as its head, hangs from its ear. 

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 Originally, this rabbit lived on Okunoshima, also known as Rabbit Island. Visitors, moved by animal welfare concerns, discovered it and decided to unite to help. 

This Japanese island, which has become a tourist attraction for many years, sadly illustrates much darker realities, with Lamp-chan’s case being just one example. 

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The rabbits living on Okunoshima are not wild animals. 

Crows and wild boars roam the area. 

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The food available in shops for the rabbits on the island is limited to low-quality pellets. 

The water, meanwhile, is often contaminated. 

Some rabbits are occasionally trampled by accident, ending up with broken legs. 

The spread of diseases, combined with the lack of greenery and edible plants, leads to serious health issues. 

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Most importantly, neither the government, nor the Hiroshima prefecture, nor the local structures on the island take responsibility for the rabbits’ welfare. As a result, they are left mutilated, sick, and severely malnourished. 

Dependent on tourists for their survival, these rabbits are especially vulnerable during periods of rain, cold, or exceptional circumstances, such as border closures during the Covid-19 pandemic. 

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This summer, Lamp-chan took the ferry for the first time and was hospitalized. With no veterinary team on Okunoshima, the care she received relied entirely on the solidarity organized online, thanks to people like you and me. 

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By mid-August, her massive tumor was surgically removed. Although the disease may have spread to other parts of her body, within just two months, the little rabbit became active and joyful. And for now, that’s all that matters. 

After being discharged from the hospital, Lampu-chan joined the home of her human rescuer—the one who took her in, saved her, and brought her to the hospital, despite the two-hour drive. 

 Lampu-chan’s story has a happy ending, made possible by interspecies solidarity. 

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But this responsibility should not fall on untrained citizens, passionate individuals whose hearts are broken by the situation. When will Japan take concrete action to improve the health conditions on Rabbit Island? 

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Can we really continue to support such a place? A location that, despite its cute and unique appearance, is not essential to our survival and exists primarily to satisfy our personal entertainment. 

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In reality, Rabbit Island is a place of dependency, exploited for tourism and profit. 

Discussing and reflecting on attractions involving animals is an essential first step toward better consideration of other sentient beings. Thank you for reading!